LA MéMOIRE DES BLESSURES
Enfant, l’on est débiteur de l’existence,
Qui suit nos membres jusqu’à l’instance;
De chaire et d’esprit, tout est pitance,
Nulle pitié pour l’infortuné, il paye la sentence.
Bientôt les larmes ont creusé une vallée
Façonnée au relief des blessures installées,
Où faune et flore s’épanouissent, comme l’azalée
Puisqu’à toute terre, tout engrais est avalé.
Voici que l’on grandit, assoiffé de liberté;
Oh mémoire, qu’a-tu affligé à la puberté !
Quand du corps les cicatrices peuvent déserter,
Mais écorchent toujours l’antre déconcerté;
A l’aune du jour où abdiquera la vie,
L’âme sage ne tiendra guère reliquat de suivi;
Sans tarder il s’attèlera à ses envies,
Dont celle furieuse d’exister et d’en être ravi.
R.
Souvent, la mémoire d'enfant se forge par les émotions; néanmoins n'oublie pas que celles-ci ne te contrôlent guère: c'est à toi de les dompter. N'ai pas peur de remonter au berceau.
Ainsi en toute bienveillance, je t'invite à ce voyage en contemplant les oeuvres du regretté artiste photographe Malick Sidibé; puissent-elles faire bondir en toi des temps clés.

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